FICHE TECHNIQUE
TITRE : OMBRE ET LUMIÈRE
Année : 1993
Durée : 56 minutes, Version française, anglaise, cambodgienne, internationale
Support : négatif 16 mm ; film numérisé en DVD.
Production : Association Phare
Réalisatrice : Véronique Decrop
Prix du DVD : 20 € + frais de port : 2 €.
A commander : Association Phare 86 Plage de l’Estaque – 13016 Marseille/
Film réalisé avec le soutien de : COERR (Catholic Office for Emergency Relief and Refugees), la Commission des Communautés Européennes, Terre des Hommes Suisse et Belgique, la Commission Consultative des Droits de l’Homme, la Télévision Suisse Romande et du groupe Elf.

Socka, 15 ans, « Retour au Cambodge », planche 1/19, Site 2 1991-1992
RÉSUMÉ
OMBRE ET LUMIERE est un chant à deux voix :
- celle des enfants par le biais de leurs dessins,
- celle des adultes par le biais d’interviews.
L’une et l’autre racontent la même histoire sur deux niveaux différents : le premier est intuitif et psychologique, le second est pragmatique et analytique. Les deux témoignent d’un regard aigu sur les événements et les gens.
L’histoire est celle des camps de réfugiés cambodgiens en Thaïlande.
La pièce maîtresse du film est l’ensemble des dessins des enfants. Ils nous parlent de ces centaines de milliers de personnes fuyant, en 1979, vers la frontière thaïlandaise, à la fois les horreurs khmères rouges, la famine et l’occupation vietnamienne. Vient ensuite l’installation et l’organisation des camps de résistance le long de la frontière Thaïlande/Cambodge jusqu’aux bombardements plus virulents que les années précédentes, en 1985.
C’est enfin le transfert définitif des camps en Thaïlande. Les réfugiés gagnent alors une sécurité plus grande, mais perdent l’une des dernières choses qu’ils ne devaient à personne : une terre sous leurs pieds. Les camps de résistance deviennent alors camps de réfugiés et camps de l’attente.
Au fil des années les échecs des négociations pour la résolution du conflit se succèdent impitoyablement, l’attente devient alors plus pesante, l’espoir de plus en plus lourd à porter. Il est trop douloureux d’espérer quand la réponse est toujours négative. Le rêve alors insensiblement se substitue à l’espoir. Les années d’attente s’accumulent, les réfugiés s’enfoncent davantage encore dans le rêve, la référence au réel devient alors plus lointaine. Les histoires des enfants tournent aux cauchemars …
La parole muette des enfants plaide pour la majorité silencieuse des camps. C’est une plainte qui n’attend pas de réponse et qui pourtant inlassablement cherche une solution possible.
En vis à vis, cinq adultes racontent, témoignent, constatent, analysent, s’emportent parfois et exhortent avec l’énergie du désespoir. Ensemble, ils témoignent des luttes, des efforts, des renoncements, du combat ancestral et universel porté par l’être humain entre la vie et la mort, l’espoir et le désespoir, l’ombre et la lumière.
Ils nous rappellent que l’être humain ne peut vivre que debout.
« Et si quelqu’un autour de nous vient à
manquer à son visage de vivant,
qu’on lui tienne de force la face dans le vent »
Saint John Perse
Après le succès du livre « Voyage dans les rêves des Enfants de la Frontière« , le projet d’un film s’est imposé tout naturellement. Devant l’impossibilité d’obtenir un pass permanent pour la caméra auprès des autorités thaïlandaise, j’avais proposé à mes élèves d’imaginer une histoire en image. Je voulais faire monter les histoires (qui restaient à réaliser) en dessin animé. Animations qui devaient former la trame du film. C’est ainsi qu’a commencé la réalisation d’ « Ombre et Lumière ».